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C'est le moment d'investir dans l'immobilier neuf !

par Aymeric Val le

Confrontés à des méventes historiques sur leurs programmes, les promoteurs consentent d’importants rabais en cette fin d’année, parfois supérieurs à 10 %. Une opportunité pour les investisseurs, alors que le dispositif Pinel, même raboté, offre encore une importante carotte fiscale. Voici comment en profiter.

Il est vrai que les délais entre la réservation et l’acte notarié peuvent être longs : « Ils s’échelonnent souvent entre six et neuf mois (contre trois à quatre mois dans l’ancien en moyenne), une durée au cours de laquelle les taux peu- vent avoir grimpé sensiblement, remet- tant en cause le plan de financement », explique Ludovic Huzieux, cofondateur d’Artémis courtage.

Deuxième explication du trou d’air pour l’investissement dans le neuf : les conséquences de la hausse des taux sur les rendements des produits d’épargne, qui détournent les particuliers de la pierre. « Depuis un an, les cartes ont été complètement rebattues pour les épargnants, constate Nicolas Billet, directeur immobilier à l’Union Financière de France (UFF). Le résidentiel est désormais concurrencé par d’autres place- ments, les obligations notamment, qui offrent une rémunération identique voire supérieure . »

Ces arbitrages sont cependant provisoires : « Cela n’a pas de sens de juger la rentabilité à l’instant T, juge Mylène Chartrou, directrice générale de Stellium Immobilier, filiale de Finzzle Groupe. L‘immobilier est un placement de long terme avec des taux de financement ajustables et des loyers évolutifs. »

 

 

Dernière ligne droite pour le Pinel

Une « crise historique », un « séisme », un « cataclysme aux proportions dantesques », un marché « quasiment à l’arrêt »... Les professionnels de l’immobilier n’ont pas de mots assez forts pour qualifier la période actuelle, aux allures de fin du monde pour la construction neuve.

Dans son observatoire de septembre, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a fait état d’une chute de 30,8 % des ventes de la filière au premier semestre 2023 par rapport à la même période de l’an dernier, à 46 448 logements. Soit très nettement en-dessous de la moyenne historique des ventes, qui se situe au-delà de 70 000 unités. Ce sont les réservations des particuliers qui souffrent le plus (– 37,4 %), plombées par la chute de moitié des ventes aux investisseurs.

Ce passage à vide pour l’investissement locatif dans le neuf s’explique par plusieurs facteurs. Le premier d’entre eux tient au renchérissement du coût des emprunts et surtout au durcissement des conditions d’octroi, ce qui comprime la demande. « Depuis le début de l’année, les banques ont fermé le robinet du crédit pour les achats dans le neuf : plus d’une réservation sur deux a capoté à cause d’un refus de prêt », souligne Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier. 

Enfin, le pas de côté des investisseurs ne peut se comprendre sans mention ner le coup de cisaille du gouvernement sur l’avantage fiscal institué par la loi Pinel. Par exemple, pour une durée de location de douze ans, la réduction d’impôt a été ramenée de 21 à 17,5 % du prix d’acquisition en 2023. Et à 14 % en 2024, dernière année pour profiter du dispositif.

Seul moyen de profiter des taux pleins qui prévalaient jusqu’en 2022 : investir en « Pinel plus ». Mais les programmes éligibles, plutôt rares au demeurant, doivent remplir un certain nombre de critères en termes de qualité d’usage et d’efficacité thermique. En particulier, les logements acquis en 2023 devront se conformer aux normes de construction de la RE 2020 qui entreront en vigueur en 2025, tandis que les logements achetés en 2024 devront aussi atteindre la classe A du diagnostic de performance énergétique (DPE). Côté confort, les exigences portent sur la présence d’un espace extérieur et d’une surface minimale habitable. Un deux-pièces devra disposer de 45 mètres carrés par exemple.

Des biens de qualité et évolutifs

Pourquoi investir dans le neuf aujourd’hui ? Les conseillers en gestion de patrimoine que nous avons interrogés avancent des raisons à la fois structurelles et conjoncturelles. Dans la première catégorie, ils mettent en avant les atouts distinctifs du neuf par rapport à l’ancien. « Les logements sortis de terre bénéficient d’une optimisation de leur surface, de leur perfor mance énergétique et de leurs charges, plus contenues que dans le parc exis- tant, lance Stéphane Debair, directeur général de Selexium. À l’inverse, il existe des coûts masqués dans l’ancien, liés à l’entretien, à la surconsommation énergétique de ces biens et aux travaux de rénovation à prévoir. Sans oublier les frais de notaire à l’acquisition, plus élevés [7 à 8 % en moyenne dans l’ancien, contre 2 à 3 % dans le neuf, NDLR]. »

De son côté, Pierre Féquant, Directeur des Comptes Stratégiques chez Valorissimo, évoque la modularité des appartements achetés sur plan, dont la configuration peut être retravaillée en amont et en aval de la construction. « Cela été poussé à son paroxysme par Bouygues Immobilier, avec le concept de lofts configurables Loji, à travers lequel les logements proposés sont de véritables plateaux aménageables selon les besoins des acquéreurs, apportant une vraie valeur d’usage. » Enfin, il faut rappeler que les prix du neuf sont, malgré leur envolée des dernières années, encore en retard par rapport à ceux de l’ancien sur une longue période.

Du côté des facteurs conjoncturels censés inciter les investisseurs à revenir sur le neuf, on évoquera les offres promotionnelles exceptionnelles que les promoteurs accordent en ce moment aux acquéreurs. Celles-ci différent selon les opérateurs et le type de programme, tant en nature qu’en montant. Mais elles sont souvent substantielles. « En tenant compte des frais de notaire, très souvent offerts, des remises allant jusqu’à 4000 ou 5 000 euros par pièce, et d’avantages divers comme des packs investisseurs ( frais de gestion et garantie loyers offerts), la remise grimpe dans certains cas à 15 % voire 20 % du prix d’acquisition », révèle Stéphane van Huffel, directeur général de Netinvestissement et de Leemo. C’est un pis-aller pour les promoteurs, qui autrement doivent vendre en bloc à la Caisse des dépôts avec un prix raboté de 20 % ou plus. »

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Des crédits spécifiques

Pour financer un investissement en vente en l’état futur d’achèvement (Vefa), il est nécessaire de contracter un prêt adapté, permettant le déblocage progressif des fonds, au fur et à mesure des appels du promoteur.

En pratique, un tel crédit bénéficie potentiellement d’une durée longue. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) autorise les banques à prêter jusqu’à vingt-sept ans pour l’acquisition d’un logement dans le neuf (ou la construction d’une maison individuelle), contre vingt-cinq ans pour l’achat d’un bien déjà existant. Ces deux années supplémentaires permettent à l’investisseur de financer la période qui s’étale de la signature jusqu’à la livraison, correspondant souvent aux travaux.

Pendant cette période, aucun remboursement de capital n’est demandé. Deux options sont possibles : le différé total ou le différé partiel. Dans le premier cas, l’emprunteur ne rembourse rien sur les deux premières années du prêt. Dans le deuxième cas, seuls les intérêts, dits intercalaires, sont payés à la banque. La première option est la plus intéressante, puisqu’elle maximalise le taux de rendement de l’opération en repoussant la sortie de cash.

 

"La période des bonnes affaires devrait
se refermer à la fin du premier semestre 2024"

Toutes sortes de rabais

Ses confrères évoquent, pour leur part, des remises de l’ordre de 5 à 10 % en moyenne, ce qui permet de réaliser de très belles affaires : « C’est la première fois que je vois des remises de cette ampleur chez les promoteurs. Ils rivalisent d’ingéniosité pour attirer les investisseurs », note David Durussel, conseiller en gestion de patrimoine, membre de la plateforme Neofa.

Cogedim, par exemple, propose en ce moment d’alléger les mensualités de prêt en remboursant à l’acquéreur jusqu’à 600 euros par mois pendant quatre ans, et, pour l’investissement locatif, d’abonder l’apport personnel jusqu’à 8 000 euros. Certains promoteurs offrent la cuisine équipée, quand d’autres accordent gracieusement la personnalisation du plan. « En ce moment, tout est bon à prendre », commente Stéphane van Huffel.

À travers ces rabais, les acteurs de la filière cherchent généralement à déstocker en milieu ou en fin d’opération, alors que garder ces appartements dans leurs étagères pèse un coût important compte tenu de conditions de financement à 6 % ou plus. Plus rares, des remises peuvent aussi apparaître dès le début de la commercialisation : le promoteur cherche par ce biais à atteindre le seuil de précommercialisation — il est au minimum de 50 % du programme en ce moment — qui lui permet d’obtenir le financement bancaire et la garantie financière d’achèvement (GFA), obligatoire pour lancer les travaux.

Attention, les promotions consenties sont limitées dans le temps et ne devraient pas durer éternellement, d’autant qu’un plateau semble se dessiner sur les taux d’intérêt et que la réduction drastique des autorisations administratives, couplée au gel de projets, devrait conduire à un assèchement de l’offre. « La fenêtre de tir est assez restreinte : elle va sans doute se refermer d’ici à la fin du premier semestre 2024 », pronostique Stéphane Debair.

À noter que si ces soldes sont proposées un peu partout, elles sont moins nombreuses dans les grandes villes ou les communes très tendues telles Annecy ou Arcachon, par exemple, car la demande y reste importante. « Même si les remises sont minimes ou inexis- tantes, les promoteurs sont parfois disposés à faire des concessions », souligne Stéphane van Huffel. Et de conseiller : « il ne faut pas se priver de négocier ou de passer par des intermédiaires qui, comme nous, sont en prise directe avec le marché et les promoteurs. »

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La sélectivité reste de mise

Si la période est particulièrement favorable pour réaliser un investissement dans le neuf, quelles communes sont à privilégier ? Malheureusement, il n’existe pas de réponse unique à cette question, seulement quelques recommandations à garder en tête.

On ne le répétera jamais assez, un bon investissement immobilier suppose un bon emplacement, dans une commune et un quartier où la tension locative est élevée, l’environnement immédiat agréable, les commerces et services indispensables (écoles, centres de santé) facilement accessibles, les transports développés. Pour espérer une plus-value à la revente, miser sur un secteur où les projets urbanistiques vont apporter de la valeur constitue un bon choix. Autre possibilité : investir dans une belle adresse, mais cela se fera au détriment de la rentabilité.

Notre sélection de programmes neufs, que vous découvrirez en pages suivantes, joue la pluralité. Elle a été réalisée en partie avec l’aide de Maslow.immo, plateforme spécialisée sur l’investissement locatif dans l’immobilier neuf et l’ancien récent, ou encore de Leemo, Selexium et Valorissimo.

Le choix de villes comme Bordeaux, Strasbourg, Thonon-les-Bains ou Toulouse ne doit rien au hasard, puisqu’il s’agit de communes nouvellement promues en zone A du Pinel. Cette décision entraîne un relèvement du plafond de loyer (passant de 10,93 euros à 13,56 euros par mètre carré et par mois), un levier pour augmenter considérablement la rentabilité d’une opération Pinel.

Autre parti pris de cette sélection : le choix de villes proches de la Suisse comme Saint-Louis et Thonon, qui assurent un vivier de locataires potentiels à hauts revenus (travailleurs transfrontaliers), ou encore de communes bénéficiant de projets structurants comme La Riche ou Orléans. De quoi satisfaire tous les goûts ou presque. Les programmes présentés intègrent, pour certains, de belles promotions.

 

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Résidences services, un produit de rente à la fiscalité attractive

Investir dans une résidence gérée permet de bénéficier de revenus sécurisés sur le long terme. Grâce au statut LMNP, les loyers perçus ne subissent aucune taxation ou presque. De quoi l’envisager dans le cadre d’une stratégie patrimoniale diversifiée, même si des précautions sont à prendre pour éviter les déconvenues.

Enquête : Aymeric Val

 Dans l’univers des placements, les réputations se font et se défont en un clin d’œil. Ainsi en est-il pour les résidences gérées à destination des étudiants, seniors ou touristes, dont la cote auprès des Français connaît régulièrement des hauts et des bas, en fonction de la conjoncture ou des tendances sociétales. L’appétence des investisseurs pour ces produits avait ainsi sensiblement diminué pendant le Covid-19, alors que certains exploitants en difficulté avaient suspendu le paiement des loyers aux bailleurs particuliers, y compris des très gros groupes. Mais cette crise de confiance appartient au passé.

Désormais, les résidences services sont plébiscitées par les conseillers en gestion de patrimoine et leurs clients. « Les programmes neufs trouvent facilement preneur, malgré la remontée des taux et la concurrence des livrets boostés, des produits structurés et autres placements obligataires», confirme Pierre Fequant, Directeur Comptes Stratégiques chez Valorissimo.

La raison principale de ce regain d’intérêt ? Un tel investissement correspond davantage aux nouvelles enveloppes budgétaires des Français, si bien qu’un particulier primo-investisseur aux revenus intermédiaires peut plus facilement financer cette acquisition à crédit, voire au comptant s’il dispose d’un bas de laine important.

« Pour les lots les plus abordables, par exemple un petit studio dans une ville moyenne, il faut compter environ 80 000 euros, rapporte Pierre- Emmanuel Jus, directeur délégué de la plate-forme d’investissement immobilier Maslow.immo. L’effort d’épargne, correspondant à ce que l’investisseur doit réellement sortir (remboursement  du prêt moins les revenus nets), ne représente ainsi que 200 ou 300 euros chaque mois. C’est à la portée d’un grand nombre de Français. »

Très accessible, la résidence services se pose donc en alternative à l’immobilier locatif classique, et plus particulièrement aux produits de défiscalisation de type Pinel, qui nécessitent pour la plupart une enveloppe d’investissement comprise entre 200 000 et 300 000 euros .

 

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Le régime favorable du LMNP

Au-delà de cet effet d’aubaine, la résidence services tire aussi profit d’atouts plus structurels. « On peut en énumérer au moins cinq: le confort de gestion, puisque le soin de louer est laissé à un professionnel ; le caractère éthique de l’investissement, qui répond à de réels besoins sociétaux, en particulier quand l’achat concerne une résidence seniors ou étudiante ; le faible budget ; la visibilité offerte par un bail commercial d’au moins neuf ans ; enfin, l’optimisation de l’imposition des revenus », avance David Durussel, conseiller en gestion de patrimoine, membre du réseau Neofa.

Sur ce dernier point, rappelons l’intérêt fiscal de l’investissement dans une résidence gérée avec services. Les loyers perçus étant issus de la location meublée, le propriétaire bailleur bénéficie du statut particulièrement avantageux de loueur en meublé non professionnel (LMNP). L’intégralité des char- ges d’exploitation est déductible des loyers et les biens mobiliers et immobiliers font l’objet d’un amortissement comptable annuel. « La combinaison de ces deux facteurs permet une non-fiscalisation des revenus de l’opération pendant au moins deux décennies », rapporte Stéphane van Huffel, directeur général de Leemo.

 

Découvrez nos logements compatibles avec le statut LMNP 

Cerise sur le gâteau, l’investissement dans une résidence services permet, en vertu de l’article 261 D du Code général des impôts, de récupérer la TVA de 20 % à la livraison du logement. Pour bénéficier de cet avantage, il faut que la résidence propose aux moins trois services parahôteliers parmi les quatre suivants : petit déjeuner ; nettoyage régulier des locaux ; fourniture de linge de maison ou réception de la clientèle. Attention, pour éviter une requalification fâcheuse qui conduirait à une restitution de cette TVA, il est impératif de se conformer à ces dispositions pendant au moins vingt ans.

Quel type de résidences faut-il privilégier ? Il n’existe pas de réponse univoque. « Toutes les catégories sont attractives, à condition que l’emplacement et l’exploitant soient de qualité et que le bail offre de sérieuses garanties à l’investisseur : durée du bail commercial, durée ferme ou non, répartition des charges, qualité du locataire...», argumente Alexandre Teitgen, directeur de l’offre immobilière chez Consultim Groupe. Son confrère Stéphane Debair, directeur général de Selexium, recommande de son côté d’éviter les Ehpad sauf exception : « Situés généralement en périphérie des villes, ces établissements n’ont aucune valeur immobilière, souligne-t-il. Les investisseurs sont à la merci de l’opérateur, qui peut du jour au lendemain transférer ses autorisations administratives d’exploitation dans un autre immeuble. »

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Un produit qui protège de l’inflation

Tous les experts interrogés s’accordent sur un point : bien qu’un peu moins rentable, l’achat d’un studio en résidence étudiante constitue l’option la plus sûre, au regard de la forte crise du logement pour cette population dans la plupart des villes abritant grandes écoles ou universités. « Quand l’établissement est bien situé, proche des transports, des écoles et des centres, le risque de vacance locative est quasi nul », assure Stéphane Debair. Quid de la rentabilité? Net de charges, de fiscalité et de taxes locales, un investissement dans une résidence services neuve procure une rémunération comprise entre 3,50 et 4,20 %, selon la cherté du foncier et le type d’établissement, sachant que ceux dédiés aux étudiants et aux seniors sont moins rémunérateurs que les résidences de tourisme et les Ehpad.

Mais la tendance est à une légère remontée et à une convergence. « La rentabilité affichée des nouveaux programmes se situe de plus en plus autour de 4 %, pour s’adapter à l’évolution des taux d’inflation et d’emprunt », indique Alexandre Teitgen.

La résidence services est un produit qui protège les investisseurs de l’inflation, grâce à l’indexation des loyers. « Cependant, la plupart des baux signés par les exploitants avec les bailleurs particuliers limitent souvent cette revalorisation annuelle des loyers (2 % généralement) », souligne Paul-Victor Duquaire, conseiller en gestion de patrimoine au cabinet Silveris (réseau Neofa).

Ce genre de clause illustre l’une des nombreuses subtilités des contrats proposés aux investisseurs. Mais il y en a beaucoup d’autres, dont la durée, qui est généralement de neuf ans. « Attention, certains baux n’ont pas une échéance ferme, ils sont dénonçables tous les trois ans, ce qui fait peser une épée de Damoclès sur le propriétaire bailleur », met en garde Paul-Victor Duquaire.

L'interview de l'expert 

Nicolas Billet, directeur immobilier à l'UFF

"Le modèle de la résidence étudiante est éprouvé"

À qui s’adresse l’investissement en résidence services ?

Ce produit concerne surtout des particuliers en quête d’une rente sécurisée, défiscalisée et sans tracas de gestion, qui souhaitent aussi donner du sens à leur épargne, en faisant œuvre utile pour la société. Attention cependant, ce placement est moins facile à appréhender que l’investissement locatif classique. La raison ? Le bail commercial qui lie l’investisseur à l’exploitant rajoute une couche de complexité qu’il convient de bien appréhender. C’est la raison pour laquelle, à l’UFF, nous ne recommandons ce placement qu’à des personnes qui sont déjà aguerries.

Quelles sont les précautions à prendre ?

Avant toute chose, il faut sélectionner avec soin le gestionnaire sur lequel on mise, puisque c’est avec lui que l’investisseur est lié contractuellement pendant une durée longue, généralement de neuf ans. C’est aussi avec lui qu’intervient la renégociation du bail à l’échéance, laquelle se traduit parfois par une révision à la baisse des loyers. Il est conseillé de vérifier la santé financière de l’exploitant et l’historique des résidences. Même certains opérateurs his- toriques ne sont pas exempts de tout reproche.

Quelle thématique privilégier ?

Nous apprécions particulièrement les résidences étudiantes, dans la mesure où leur modèle économique est éprouvé, avec aucune vacance locative, un ticket d’entrée faible et une demande largement supérieure à l’offre dans la plupart des villes.

Un marché secondaire dynamique

Contrairement à une idée reçue, le marché de la résidence services est liquide. Il est toujours possible de revendre un lot à un autre particulier à travers une plate-forme spécialisée comme LB2S, filiale de Consultim Groupe, leader en la matière. « Nous réalisons 1 200 transactions par an sur le marché secondaire, détaille Alexandre Teitgen. Notre valeur ajoutée est de pouvoir estimer les biens au plus juste, en fonction de leur nature, des caractéristiques de la résidence et du bail, de l’exploitant, ce qui demande une grande expertise. »

Avis aux intéressés : il est possible d’y réaliser de très belles affaires à l’achat, à l’image de ce studio de 18 mètres carrés en résidence étudiante, proposé à 122 000 euros dans le 19e arrondissement de Paris, soit 6 800 euros par mètre carré environ, qui est régi par un bail avec reconduction tacite, permet- tant de le récupérer en dénonçant le contrat avec un préavis de six mois. Ou ce T1 de 21 mètres carrés situé aux Ménuires, station de ski familiale du domaine des Trois Vallées, mis en vente à 60 000 euros, avec une rentabilité brute de 7,30 %.

Comme le confirme Nicolas Billet, directeur immobilier à l’UFF, le choix du gestionnaire, en fonction de ses réalisations précédentes, de son bilan comptable et de sa capacité à bien anticiper les revenus locatifs et les charges, revêt une importance tout aussi capitale que l’emplacement de la résidence ou le prix de vente.

 

Six opérateurs en banc d'essai

1- Les belles années

Un opérateur qui monte

Malgré son historique relativement limité – la création de la société date
de 2010 –, cet exploitant lyonnais, qui s’appuie sur la force du groupe Valority, a largement fait ses preuves auprès de ses locataires et des investisseurs, avec de bons retours et avis. L’activité est dédiée exclusivement aux résidences étudiantes, avec plus de 7 600 logements gérés partout en France dans quelque 55 établissements. L’intégralité des logements ou presque est loué, ce qui conforte la stratégie d’implantation des résidences dans les villes dynamiques et dans des secteurs à proximité des campus des grandes écoles, des transports en commun et des commerces. Les projets de développement de nouvelles résidences ne manquent pas, à l’image du programme Le Scope à Loos, dans l’agglomération lilloise. De quoi offrir des opportunités aux investisseurs.

 2- Domitys

Loyers garantis tout au long du bail

Filiale du groupe d’assurance AG22 La Mondiale, Domitys est le pionnier et champion des résidences pour seniors, un marché qui est né au début du siècle en France, avant de se développer rapidement, en raison du vieillissement de la population et des nouvelles attentes des seniors. Inventeur du concept de« domicile augmenté », le groupe propose des résidences mixant appartements privés et espaces partagés (entre 800 et 1 000 mètres carrés d’espaces communs par résidence, entre accueil, restaurant, piscine...), au service d’une bonne qualité de vie des résidents. Côté investisseurs, Domitys se vante d’un taux de satisfaction de 95 % des propriétaires bailleurs qui lui ont fait confiance. A noter : que le bien soit loué ou non, cet exploitant s’engage à verser un loyer mensuel pendant toute la durée du bail, qui est de onze ans.

 3- DomusVi

Une image à redorer

Troisième gestionnaire privé d’Ehpad- dans l’Hexagone derrière Orpea et Clariane (ex-Korian), cet exploitant a souffert comme ses confrères de la parution du livre Les Fossoyeurs, par qui le scandale Orpea est arrivé. Résultat : le développement de l’opérateur est quasiment à l’arrêt en France sur son cœur de métier.

Heureusement pour lui, il déploie aussi ses ailes sur les résidences services seniors avec sa marque, Les Templitudes, en location nue ou meublée, du studio au trois-pièces, ainsi qu’en pavillon avec le concept de village intergénérationnel développé à Belley (Ain). La réputation de DomusVi auprès des investisseurs reste perfectible, alors que plusieurs centaines de copropriétaires avaient attaqué le groupe il y a trois ans pour des pratiques commerciales agressives, après qu’il avait unilatéralement diminué les loyers et réclamé des remboursements.

 

4- Les jardins d'Arcadie 

 Des emplacements premium

Dans le giron du promoteur Bouygues Immobilier et du groupe Acapace, cet exploitant de résidences services destinées aux seniors autonomes et semi-autonomes compte 60 résidences à ce jour, hébergeant plus de 5 000 personnes. Les emplacements sont choisis avec soin, en cœur de ville ou sur des sites d’exception comme le monastère des Visitandines à Nantes, l’Hôtel des Postes à Strasbourg ou le Collège de l’Adoration à Rennes.

Sécurité et liberté sont les maîtres mots des Jardins d’Arcadie, avec une grande variété de services proposés pour contribuer à la qualité de vie des seniors hébergés. La gamme de prix est assez large selon la résidence et le type d’appartement (du studio au T3, avec des surfaces de 25 à 60 mètres carrés), mais le ticket d’entrée se situe à 90 000 euros. Quant à la rentabilité indicative affichée, elle est de 3,70 % net de charges.

 

 5- Nexity Studéa

Des services ciblés pour les étudiants

Gros acteur du marché de la résidence étudiante avec services, cette filiale du groupe Nexity exploite plus de 120 résidences meublées, équipées et connectées en France et en Suisse, dans plus de 50 villes. Nexity Studéa est très bien implanté dans les grandes agglomérations de l’Hexagone, en particulier en région parisienne, à Lille, Lyon, Marseille et Montpellier.

Cet opérateur se veut autant un hébergeur qu’un facilitateur de vie, avec des services inclus ou à la carte en fonction des résidences, comme la cafétéria/salle d’étude, la salle de sports, l’accueil, le ménage, l’Internet haut débit, la laverie, le local deux- roues... De nouveaux programmes sont lancés à la commercialisation régulièrement, à l’image du projet Unice à Nice, qui propose 157 studios.

 

6- Réside études

Un savoir-faire complet

À travers son large portefeuille de marques, tant sur les résidences étudiantes (Les Estudines, Stud’City) que les résidences pour seniors (Les Girandières, Palazzo) et le tourisme/affaires (Séjours & Affaires Apparthotel, Relais Spa, Residhome Apparthotel), cet exploitant se pose en véritable généraliste de la résidence avec services. Son offre compte plus de 250 résidences en France et près de 35 000 logements.

Le groupe intègre aussi des structures dédiées à la promotion et à l’investissement, pour accomp gner de bout en bout les particuliers- bailleurs. Si comme la plupart de ses confrères, Réside Etudes a eu quelques déboires pendant le Covid-19, son historique de réalisations s’avère très rassurant. Ses résidences constituent des valeurs sûres pour un placement à revenus sécurisés. Le groupe a accompagné jusqu’ici près de 20 000 investisseurs.

 

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